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le blog de la d'moizelle...
20 décembre 2011

Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

autoportrait

Autoportait de l'auteur en coureur de fond, Mukarami Haruki, 10/18

 Le 1er avril 1978, Murakami décide de vendre son club de jazz pour écrire un roman. Assis à sa table, il fume 60 cigarettes par jour et commence à prendre du poids. S'impose alors la nécessité d'une discipline. Ténacité, capacité de concentration et talent : telles sont les qualités recquises d'un romancier. La course à pied lui permet de cultiver sa patience, sa persévérance. Courir est aussi un moyen de mieux se connaître, de découvrir sa véritable nature. On se met à l'épreuve de la douleur, on surmonte sa souffrance. Corps et esprit sont intrinsèquement liés. Murkami court... 6 km par jour, 6 jours par semaine, un marathon par an. Il court en écoutant du rock pour faire le vide, sans penser à la ligne d'arrivée.

 A la base, j'ai acheté ce livre pour l'auteur, parce que j'ai adoré Kafka sur le rivage et que Murakami a un style, un univers qui n'appartiennent qu'à lui. Et en lisant la quatrième de couverture, je m'attendais vraiment à une réflexion sur le métier d'écrivain, sur ce qui l'inspire... En fait, non, rien de tout ça dans ce livre (ou presque pas!) puisque quasiment tout le livre tourne autour de la course à pied.
Et pourtant, je ne suis pas déçue de l'avoir lu et je ne suis pas restée sur le bord du chemin.

Murakami décrit avec simplicité et précision toutes les sensations du coureur : la solitude pendant la course mais aussi les interrogations dans la préparation, l'excitation mêlée de peur qui le saisit avant le départ, la tentation du renoncement, la satisfaction une fois passée la ligne d'arrivée, la dépression post-course... On se surprend même à souffrir avec lui lors de ses marathons extrêmes.

 Certes, on est loin de la magie et des envolées poétiques de ses autres romans et celui-ci touvera un écho plus particulier auprès de tous les coureurs qui se reconnaîtront dans cet autoportrait. Mais il permet aussi aux non-sportifs de mieux appréhender ce monde d'entrainements, de souffrance. Car courir ce n'est pas seulement parcourir toujours plus de kilomètres ; c'est aussi se sentir vidé mais apaisé, c'est se retrouver seul avec son esprit, c'est s'évader et s'isoler. Le coureur de fond est à la recherche de lui-même car "durant les courses de fond, le seul adversaire que l'on doit vaincre, c'est soi, le soi qui traîne tout son passé"

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